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Les atouts d'un réseau "tram-busway-métro"

· Billet

Un projet pertinent pour la Métropole nantaise se profile à l’horizon en matière de déplacements, avec la création de trois nouvelles lignes de tramway (5 km de nouvelles voies). Un beau projet, proposé par Johanna Rolland lors de la campagne électorale.

Nantes a ré-introduit le tramway dit-moderne en 1985 (Saint-Étienne, Lille et Marseille ayant conservé les leurs). La demande de transports, de nouveaux déplacements, de modes plus rapides se faisait sentir. Et déjà, on voulait sûrement mais doucement diminuer la part de la voiture en ville.
Nantes construisit sa première ligne de tramway d’est en ouest puis suivirent les lignes 2/3 et le busway, établissant un réseau en étoile où chaque ligne se croise au centre-ville à Commerce, la demande à l’époque consistant principalement à accéder au centre-ville de Nantes rapidement...

De nos jours bien des choses ont changé en matière de transports dans notre métropole. Les demandes sont différentes et plus exigeantes. Avec notamment celle de ne plus passer par le centre-ville pour se rendre d’un point à un autre. D’où notre proposition de création d’un réseau lourd "tramway-busway-métro" circulaire, évitant le réseau actuel en étoile.

La ligne 1 est saturée et victime de son succès, transportant plus de 130.000 voyageurs par jour, voir plus certains jours. Les nouvelles rames de tramway de 48 mètres de long prévues vers 2023 ne feront que retarder le problème. Elles pourront toutefois améliorer le confort des personnes, à condition que la ligne et le réseau s’agrandissent principalement avec de nouvelles lignes circulaires sans passer par le centre-ville.

L’étude de trois nouvelles lignes de tramway proposées par la Métropole va dans le bon sens. Car ces lignes vont permettre de desservir de nouveaux quartiers : Rezé les Îles, le nouveau CHU, l’île de Nantes d’est en ouest. Mais bien vite, les problèmes se poseront de nouveaux par la surcharge et l’exploitation.
La future ligne 6 venant du nouveau quartier de Rezé les Îles passant par le nouveau CHU empruntera le tronçon central de la ligne 1 vers Commerce, cette dernière étant déjà saturée et fragilisée par la croisée des trams à Commerce. Les tramways de la ligne 6 s’ajouteront aux tramways de la ligne 1, qui est déjà saturée avec un intervalle de 2 à 3 minutes (en heure de pointe). Cela provoquera un "train de tramways" : les uns derrières les autres, diminuant la vitesse commerciale et par ce fait augmentant encore l’affluence de voyageurs.

De plus, à Commerce, la croisée des tramways est déjà souvent bloquée par des manifestations et événements (tels que le Carnaval, la Grande Braderie etc) où l’on a besoin lors de ces moments d'un fonctionnement complet des transports pour accéder au centre-ville. De même, les liaisons directes avec la Gare depuis l’ouest de la métropole et le nouveau CHU seront concernées en cas d’interruption sur ce tronçon central.

Une solution de secours devrait s’offrir pour palier à ce talon d’Achille des lignes 1 et 6 : la ligne 8, devant relier Rezé les Îles via le nouveau CHU et l’Île de Nantes. Celle-ci est bien pensée mais doit être modifiée. Pour avoir dans un premier temps son terminus provisoire au niveau du centre commercial Beaulieu-Île de Nantes, cela va créer une rupture de charge qui entraînera en plus de la correspondance avec la ligne 4 du busway une surcharge de celle-ci, qui sera totalement saturée quand elle rejoindra Clouzeaux puis le centre-ville de Vertou vers 2026.

Une branche vers la gare sud serait plus adaptée dès l’ouverture de cette ligne 6, via le pont Willy Brandt, large et peu fréquenté, ayant déjà un couloir de bus non emprunté...
Cela permettrait de relier directement depuis le sud de la métropole l’Île de Nantes, le nouveau CHU et la gare, sans passer par la ligne 1 et le centre-ville (soulageant ainsi la ligne 1 et offrant une alternative en cas de perturbations à Commerce).
L’autre branche vers Boulevard de Doulon pourrait compléter cette ligne 6, offrant une véritable alternative pour aller à l’est de la métropole, sans passer par le centre-ville. Elle serait une amorce pour une éventuelle future ligne de tramway circulaire.

La ligne circulaire du métro proposée par l’association Métro de Nantes a été pensée et dessinée en fonction du réseau actuel en étoile du tramway et de ces 3 futures lignes de tramway.
Pourquoi un métro circulaire ? Nantes a construit son réseau tramway depuis 1984 en étoile, voulant relier le nord au sud, l’est à l’ouest de la ville de la métropole en passant par son centre-ville Commerce. La demande était ainsi à l’époque. Lille, Toulouse, Rennes ayant choisi le métro comme transports lourds, ces villes ont par ailleurs également opté pour le réseau en étoile.

Cette ligne de métro circulaire est pertinente car elle permettra de relier le centre-ville de Nantes, l’île de Nantes, le nouveau CHU, la gare, le quartier Euronantes et les portes des principales communes de la Métropole.
Des pôles multimodaux (en correspondance avec toutes les lignes de tramway, de busway, et une grande partie des lignes Chronobus) offriront aux métropolitains (mais aussi aux habitants des premières et secondes couronnes, et aux personnes venant du département) un véritable « effet » réseau. Celui-ci pourra fonctionner quasiment 24h/24 avec le métro automatique. Indépendant de la voirie, il sera beaucoup moins vulnérable que le tramway pour son exploitation et aura une fréquence et une vitesse commerciale beaucoup plus conséquentes.

Le métro n'ayant pas vocation à être construit partout, il agira en totale complémentarité avec les lignes de tramway, de busway, de chronobus et de bus. Il permettra de satisfaire la demande en matière de transports qui sera de plus en plus forte dans les années à venir, pour des raisons économiques et écologiques, face à l’accroissement de la population de la Métropole.

Frédéric Verlyndes (membre de l'association, et ancien conducteur de métro)

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